Ensemble Batida

OLGA (2023), 50 min
Pour 4 voix augmentées
Texte : Cléa Chopard
Distribution :
Voix et traitement électronique : Alexandra Bellon, Anne Briset, Jeanne Larrouturou, Viva Sanchez Reinoso
Ingénieur du son : David Poissonnier
Création : 
Production : association Ensemble Batida
Composition : Ensemble Batida
Développement interface : David Poissonnier
Electronique : Ensemble Batida et David Poissonnier
Collaboration artistique pendant la période de recherche (And don’t call them) : Michèle Pralong et Raphaël Krajka

Composition collective de l’Ensemble Batida, OLGA est une performance de voix augmentées. Sur scène, les 4 musiciennes, face public, ont pour seuls outils/instruments un micro et une tablette. L’Ensemble Batida et David Poissonnier ont imaginé et développé une interface sur tablette permettant de traiter les données de la voix ; hauteur, timbre (genre et âge), vitesse, phrasé, ordre des phonèmes, couleur, accentuation. Grâce à cette interface, les voix des musiciennes sont tout autant les outils de narration, d’impacts aux couleurs synthétiques, de lignes mélodiques, de drones, de boucles rythmiques, de bruits aux ambitus extrêmes, de transparence dans la voix… OLGA est le personnage unique du livre de Cléa Chopard, l’héroïne ou l’anti-héroïne, une figure énigmatique qui évolue dans un monde quotidien répétitif, entourée d’une multitude de motifs psychédéliques ou désuets. Au fil des pages, l’héroïne se dévoile presque autant qu’elle se couvre de mystères. Avec une écriture littéraire simultanément épurée et riche, l’auteur nous offre le luxe de pouvoir s’emparer des archipels d’interrogations que ce personnage provoque. Entre les phrases, entre les lignes, entre les mots, il reste beaucoup de place. Dans ces interstices s’esquissent des espaces de friches et des paysages potentiels évocateurs. Quand l’auteure manie les mots, il pousse des images. De ces mots-images l’Ensemble Batida fait des sons et des territoires sonores émotifs.Avec nos voix, nous nous lançons le défi de construire une scène luxuriante.

“Nous utilisons les mots d’Olga comme musique potentielle et comme rythmes fantômes, pour entrecroiser un monde de sons en fragmentation, en superposition, en morphing. Nous en ordonnons l’espace-temps, pour se trouver, et pour s’y perdre.”Ensemble Batida


Ensemble Batida

Viens donc !  Vien don !  (2023), 20min
Pièce acousmatique
Conception : Ensemble Batida et Thierry Simonot
Composition : Ensemble Batida (Alexandra Bellon, Anne briset, Jeanne Larrouturou, Viva Sanchez Reinoso)
Ingénieur du son . Thierry Simonot
Co-production : Association pour le Patrimoine industriel (API), Ensemble Batida, Ensemble Amalthea 

Viens donc ! Vien don ! est une installation sonore conçue par l’Ensemble Batida et Thierry Simonot pour un orchestre de haut-parleurs, à écouter à l’intérieur d’une télécabine. L’habitacle intérieur d’une vieille cabine téléphérique est habillé d’une dizaine de haut-parleurs différents (quadriphonie, trompette, transducteurs, piezzos, etc). Ils diffusent la pièce acousmatique en 4 volets Viens donc ! Vien don !, composée par l’Ensemble Batida et inspirée des mouvements d’aller- retour des téléphériques dans les montagnes suisses en haute saison : montée en été, descente en été, montée en hiver et descente en hiver.

Viens donc ! Vien don ! est un diptyque, d’une durée de deux fois 10 minutes, où le public expérimente le voyage sonore d’un parcours complexe, parfois extatique et semé d’embûches, où les oreilles passent de pylône en pylône et de suspens en surprise. La composition collective de l’Ensemble Batida explore les domaines de la collecte sonore, de sources de musique traditionnelles suisses, d’appel aux vaches archaïques et de clusters de choeurs a capella. Les instruments qui peuplent cette pièce décalée sont : le cor des alpes utilisé de manière peu commune, la voix parlée et chantée, les sons soufflés de la contrebasse, le udu (percussion en terre cuite), les cloches à vaches, jantes, grelots et autres percussions fines.

Au fur et à mesure du parcours, au coeur de la cabine, l’auditeur découvre des paysages connus ou méconnus. Si chaque partie a son identité propre, au fil du cycle on croise les histoires d’un conteur, une yodleuse rebelle, les ouvriers d’une fabrique de cloches, une agricultrice à la retraite, un tourbillon d’influences qui s’allient pour dresser un portrait sonore de la montagne vue au travers des oreilles de l’Ensemble Batida.

 


Ensemble Batida

REFILL (2021), 50 min
Concert scénographié sur lutherie expérimentale
Distribution :
Musique : Ensemble Batida (Alexandra Bellon, Anne Briset, Jeanne Larrouturou, Viva Sanchez Reinoso)
Ingénieur du son : David Poissonnier
Création : 
Production : association Ensemble Batida
Conception : Ensemble Batida
Composition : Ensemble Batida
Costumes : Florencia Soerensen
Collaboration artistique pendant la période de recherche (FIL) : Raphaël Krajka et Padrut Tacchella

REFILL est une composition collective de l’Ensemble Batida en sept parties, pour une formidable collection d’instruments retrofuturistes. I – Respira II – Les Cités Obscures III – Passacaille IV – Okana V – Gros Bourdon VI – La percée VII – La Chute. L’instrumentarium se constitue de bizarreries électroniques aussi bien que de combinaisons savantes de fils, de câbles et de “bouts de ficelles” recyclés et détournés. La pièce nous emporte dans une aventure de sonore-fiction habitée de quatre personnages fascinants : la Passagère du temps, la Machiniste, la Fileuse, l’Opératrice. Le cinquième curieusement absent, le Ministre de la Solitude, ère dans les rouages du temps. Ces personnages s’expriment grâce à leurs instruments et objets sonores. Elles explorent des espaces tels que les égouts de la ville, un centre commercial en ruines, ou une mystérieuse agence de voyage : “Respira tour”. REFILL est espace à remplir. REFILL est un espace à rêver. REFILL est une renaissance. REFILL est une ode aux émotions. Un fil est tendu, attrapez-le !


Ensemble Batida

Telecatida (2023) – Installation sonore participative
Conception : Léo Maurel et Ensemble Batida 
Construction : Léo Maurel et aide technique de l’ATELIER MINCAA 
Co-production : Association pour le Patrimoine industriel (API), Ensemble Batida, Association Amalthea

Le Telecatida est une installation sonore peu commune : un jouet – téléphérique de 9m de long, constitué de cloches, de métal et de bois. Au pied des pylônes, des vaches miniatures sont placées comme obstacles pour faire sonner les battants des cabines-cloches qui circulent… L’installation est autant sonore que visuelle, fascinante dans son mouvement perpétuel qui traverse les saisons.  

A l’aide d’une manivelle, le public peut activer les cloches et devient le chef de gare de cet instrument de musique pastoral, produisant un bourdon terrifiant. L’installation se transforme par l’accrochage et décrochage des cabines, la mise en mouvement du câble et l’activation des obstacles.  

Conçu et construit par Léo Maurel et l’Ensemble Batida, avec l’appui logistique et financier de l’Association Amalthea et l’Association pour le Patrimoine Industriel, le Telecatida présente les sonorités des cloches-cabines des ateliers Firmann. Le troupeau de cloches a une identité sonore très spécifique, avec un assemblage de 32 cloches en acier pour le bétail de sept tailles et de hauteurs différentes.  

Le Télécatida propose une métaphore mécanique de l’ambiance des pâturages, entre la transhumance et les “combats de reines” des vaches d’Hérens. Ces dernières ont un sens de la hiérarchie très développé et un tempérament pugnace. Au printemps, elles se livrent à des combats ; la vache la plus forte doit prouver pendant l’été qu’elle mérite d’être décorée et obtenir le titre de reine, « une vache totale ».  

Attrape la manivelle et trouve ta vache totale !  

 


Ensemble Batida

Quieto (2022), 50 secondes – commande et création HEM Genève et Ensemble Contrechamps
En hommage à Monsieur Gaudibert
Pour ensemble libre dirigé (minimum 10 musiciens), comprenant violon, alto, violoncelle et flûte
Quieto est la première miniature d’un cycle composé par l’Ensemble Batida, élaboré autour d’actions musicales collectives et de gestes instrumentaux chorégraphiés.
Suite à un concert auquel il a assisté, Éric Gaudibert adresse un email à l’une des musiciennes de l’Ensemble Batida et évoque la piste d’un procédé compositionnel agençant les aspects sonores et visuels. La pièce est basé sur cette structure : un élément à dominante visuelle, un élément à dominante sonore et enfin la superposition de ces deux éléments, et leur interaction.
Quieto est également une indication musicale présente dans Feuillages, pièce pour 3 percussionnistes composée entre 1988 et 1992 par Eric Gaudibert. De cette composition, un seul accord a été extrait et placé au centre de la miniature, comme infime objet fragile mais immuable. En contour de ce fil harmonique, les partitions sont manipulées, mises en mouvement et en son, tel un bruissement de feuillage automnale élégant.

Ensemble Batida/Antye Greie-Ripatti (AGF)

kil0Girl$ (2021), 25 minutes – commande de l’Ensemble Contrechamps

Composition et électronique : Antye Greie-Ripatti (AGF) et Ensemble Batida (Jeanne Larrouturou, Anne Briset, Alexandra Bellon, Raphaël Krajka et Viva Sanchez Reinoso)
Scénographie : Ensemble Batida
Poème : AGF, d’après une idée originale née d’un échange sur Twitter avec Georgina Conroy (@scarygeorge) suivant un post de Belinda Barnet (@manjusrii) à propos du livre de Claire L. Evans

Aux prémices de l’ère informatique, les calculateurs humains (human computers) sont encore la règle et ce travail est souvent confié à des femmes. L’unité de mesure “kilogirl”, dont le terme a été inventé au début des années 40 par un membre du Applied Mathematics Panel, symbolise ainsi environ mille heures de travail de calcul.
L’Ensemble Batida et la musicienne et productrice AGF ont collaboré à distance pendant plusieurs mois pour composer une nouvelle œuvre : de partages de textes, d’idées, de sons et d’inspirations sont nés des entre-codes, des images et des notes de musique. Colonne vertébrale de la pièce, le poème d’AGF, créé suite à un échange avec des internautes sur Twitter, donne naissance à la figure de la kilogirl, sortie de l’anonymat de l’effort mathématique commun pour prendre son indépendance et développer ses propres pouvoirs.
“kil0Girl$” est composée de cinq parties : Float at the start of movement, Super Heros, Impossible Mathematics, Multi.complexion, Stop freeze people mind. Chacune se base sur un code, inspiré aussi bien du dialogue des oiseaux que des procédés de communication secrète ou de codage informatique. L’électronique et l’acoustique se mêlent dans un langage commun, porté par onze interprètes sur scène : cinq percussionnistes voyagent entre différents « postes de travail » spécialisés, tandis que les claviers et samplers encadrent le quatuor (violon, alto, violoncelle, clarinette/clarinette contrebasse).
Des impulsions individuelles à l’ouvrage commun, les processus compositionnels déploient un large éventail de relations sonores. L’égrenage des lettres, des chiffres, des gestes et des notes suivent des logiques d’usine, des logiques animales, des logiques de machines.


Ensemble Batida/Hécatombe

DIĜITA (2020), 45 min
Performance dans un espace-son dessiné
Distribution :
Performeurs: Alexandra Bellon, Anne Briset, Jeanne Larrouturou, Viva Sanchez Reinoso
Spatialisation sonore et régie : David Poissonnier
Vidéo et régie : Yann Gioria
Création collective : 
Production : Association Ensemble Batida
Conception scénographique : Ensemble Batida, Collectif Hécatombe, Giuseppe Greco, David Poissonnier
Composition : Ensemble Batida (Alexandra Bellon, Anne Briset, Jeanne Larrouturou, Viva Sanchez Reinoso, Raphaël Krajka)
Conception sonore : David Poissonnier
Conception vidéo et animation : Giuseppe Greco
D’après des dessins créés et des séquences animées par le collectif Hécatombe
Création costumes : Florencia Soerensen
Construction : Emilie Triolo , Romain Triolo, Giuseppe Greco

Sur scène, les quatre musiciennes sont comme tombés dans une bande dessinée en 3D, en forme de cube. Cet espace-son dessiné est bâti comme une île et, comme sur une île, c’est un lieu complexe: un cube de 2,5 mètres de côté, où évoluent les corps des musiciens et leurs contrôleurs (un synthétiseur, des échantillonneurs, un pneu-pad, des capteurs 3D), sur lequel est accroché un système de diffusion du son. C’est simultanément un espace de concert que l’on peut observer depuis l’une ou plusieurs des 4 faces (A-B-C-D), une chorégraphie de mains, une installation vidéo, une bande dessinée digitale en 3D. DIĜITA se manipule de l’intérieur, se regarde/s’ écoute de l’extérieur.

Pour construire la musique, l’Ensemble Batida et David Poissonnier glanent des ovnis sonores: sons de briques, de moteurs, de cris étranges — qu’ils consignent méticuleusement. Cette sélection compose une sorte de néo-éthno rituel frénétique, une plongée dans la matière où règne un écosytème de fusion de timbres et de trompe-l’oreille. DIĜITA transporte ainsi l’auditeur/spectateur/observateur avec la force du cinéma pour l’oreille et multiplie les combinaisons qui s’ellipsent et s’éclipsent dans le cube.

Aude Barrio, Barbara Meuli, Yannis la Macchia, Thomas Perrodin, Antoine Fischer développent des images qui ont quelque chose d’archaïque et de futuriste. Certaines rappellent des motifs guerriers de cavernes millénaires, d’autres matérialisent les formes synthétiques de pays-âges avatars. La couleur est laissée à l’imagination des spectateurs pour se concentrer sur les mouvements que le dispositif permet. Dans le trait des dessinateurs mis en vidéo et animé par Giuseppe Greco, se détachent vitesses, accélérations, opacité, transparence.

Ainsi, dans les méandres du méta-instrument de DIĜITA, tout se mélange. Le spectacle se visite de manière fascinante et ludique, en circulant autour — comme un cube-île où l’on n’accoste pas.

https://hecatombe.ch/blog.php


Ensemble Batida/Hécatombe (& David Poissonnier pour Last Minute Shodo)

OBLIKVAJ (2017), 60 minutes

OBLIKVAJ comporte 5 pièces :
#1 Cacuages, Barbara Meuli
#2 L’amour à la maison, Yannis la Macchia
#3 Ether Strips, Antoine Fischer
#4 Last Minute Shodo, Thomas Perrodin
#5 Vingt-deux plongées profondes, Aude Barrio

OBLIKVAJ « obliques » en espéranto, bouleverse le processus créatif habituel en proposant aux musiciens de l’Ensemble Batida de faire un pas vers la bande dessinée et aux dessinateurs du collectif Hécatombe de s’immerger dans le domaine du son. De cette collaboration est née une série de cinq partitions graphiques. L’Ensemble Batida, avec un mélange d’objets acoustiques et de sonorités électroniques, les a librement interprétées et les a enregistrées pour nous offrir cinq compositions pleines de verve et de malice, une véritable hydre à cinq têtes.
Chaque partition a été ainsi imprimée dans un livret incluant son enregistrement respectif sur flexi-disc. Les livrets ont été vernis un à un, donnant lieu à une série de concerts à travers la Suisse et l’Europe. En décembre 2018, un ouvrage «collector» a été réalisé et rassemble toutes les partitions.

https://hecatombe.ch/blog.php


Ensemble Batida

HYDR-X (2019), 20 minutes

HYDR-X est le double-face de IN C écrit par Terry Riley, en 1953. Alors que la pièce de Terry Riley proposait un retour à la tonalité (en do) l’Ensemble Batida s’amuse à entrer dans la structure de la matière elle même. Ils conçoivent cet opus comme un retour au son brut. Pour créer les bourdons des vapeurs de HYDR-X, les instruments utilisés divergent diamétralement de ceux utilisés dans IN C. Pour construire les drones gluesques d’HYDR-X, les instruments acoustiques sont passés au tamis d’effets de micros qui captent le cœur de la matière. Ce système d’amplification met en exergue les plus fines des harmoniques, les plus fragiles des vibrations. Pour le public, les objets sonores qui participent au cocktail sont variés et surprenants : granite sculptés et sonorisés, sirène old school amplifiée de pédales d’effets de guitares électrique, cloche tubulaire en do, micros hydrophones (plongés dans l’eau) qui captent les glissandos des pierres, tambours d’eau utilisés dans les musiques africaines aussi appelés calebasses, synthétiseurs qui relisent les attaques de mandolines et les sons de cordes psychédéliques.

Titre rageur, mais courageux, HYDR-X prend son nom du monstre de la mythologie grecque, l’hydre de Lerne qu’Héraclès dût tuer dans le cadre de ses douze travaux. En zoologie, une hydre est un polype de l’ordre des cnidaires, l’hydre est aussi une figure imaginaire. HYDR-X est l’hybride de ces 3 choses : une créature puissante, venue du fond des âges, qui se régénère à la vitesse de la lumière.

Les effets de loquets structurent les premières minutes : les 3 percussionnistes se donnent des relais pour faire circuler les timbres selon un savant jeu de présence – absence, infusé par une certaine dose de hasard. Tandis que les claviers déploient des mélodies de flûtes enrouées qui s’étalent dans les confins du temps arrêté, les structures architecturales poétiques de chorals encadrent HYDR-X. Réussirons-t-ils à couper les têtes du monstre ?

Armé de tous ces jeux de couleurs, les 5 musiciens sont à la fois le monstre lui-même et son ennemi, mais aussi le bain dans lequel il évolue : un magma hypnotique. Comme négatif à leur interprétation lumineuse de IN C, l’écrin de cette piste rock et bruiteuse fait office d’appel au Do d’une durée de 20 minutes. Dans certaines cultures, on sonne les cloches, ici on en appelle à la simplicité, par une plongée dans les entrailles de la matière.


Ensemble Batida/Richard Van Kruysdijk

Spring Tide (2013), 70 minutes
Pièce pour vibraphone, batterie, fender rhodes, piano, contrebasse, machines à écrire, percussions et électronique

« Spring Tide » réunit le musicien électro Richard Van Kruysdijk et l’Ensemble Batida pour une musique de transe de 70 minutes, composée pour le spectacle éponyme du chorégraphe belge Jens Van Daele. Haine et Amour s’entrechoquent au son des pas des 6 danseurs, accompagné par le souvenir des rythmes de la musique du « Sacre du printemps ». Les musiciens (piano, batterie, fender rhodes, vibraphone, machines à écrire, percussions) mèlent musique répétitive et électronique, énergie rock et couleurs contemporaines.
http://richardvankruysdijk.blogspot.fr


Yuri AKBALKAN

Rose (2014), 7 minutes – Commande de l’Ensemble Batida
Pièce pour deux percussions et bruit blanc

Création : Ensemble Batida

“Rose is a rose is a rose is a rose”…Gertrude Stein


Dieter Ammann

Regard sur les traditions (avec quelques trompe l’oreille) (1995), 12 minutes
Pièce pour piano à 4 mains.

Le terme « traditions » fait allusion à la littérature récente (surtout Messiaen et Ligeti). Messiaen révèle un de ses modes, alors que Ligeti inspire la mécanisation du mouvement musical. Une des tendances majeures dans ces œuvres est la rupture avec une écriture conventionnelle (mélodie en haut, accompagnement en bas) en donnant une importance égale aux deux exécutants. Pour obtenir ceci, le compositeur oblige, à plusieurs reprises, les deux pianistes à se partager le même espace sonore (milieu du clavier). A d’autres moments, les lignes mélodiques s’approchent mutuellement, se croisent pour s’arrêter finalement aux bords de l’instrument. Un autre aspect important est la modification de la perception des modèles rythmiques répétitifs, provoquée par des accélérations ou des ralentissements consécutifs (« écoute linéaire » versus « écoute verticale »). Le sous-titre avec quelques trompe-l’oreille se réfère en majorité à la deuxième partie de l’œuvre où peut naître l’impression de déplacements d’accents rythmiques, bien qu’il s’agisse en réalité d’un ostinato invariable. Les dérangements dynamiques donnent l’impression d’une variété permanente.

http://www.dieterammann.ch


Béla BARTOK

Sonate (1937), 25 minutes
Pièce pour deux pianos et deux percussions

Commande de la ″Société Internationale pour la nouvelle musique″ de Bâle, cette oeuvre fait partie des partitions majeures de Bartok, illustrant les conceptions musicales et les recherches de Bartok sur les timbres et sur les intervalles, avec une structuration de la forme selon la Section d’or. 3 mouvements : Assai lento-Allegro molto ; Lento ma non troppo ; Allegro non troppo. Bartok a transcrit sa sonate en 1940 en un Concerto pour deux pianos et orchestre.


Luciano BERIO

Linea (1973), 15 minutes
Pièce pour deux pianos et deux percussions

Composée en 1973 par Luciano Berio, “Linea” fut crée avec de la danse par Felix Blaska et sa Dance-Company. Cette pièce, écrite pour deux pianos, vibraphone et marimba, travaille sur la transformation de la texture sonore en jouant sur les oppositions entre unisson et brusque éclatement de la ligne mélodique.
Elle est composée de plusieurs parties qui font s’alterner le travail minutieux du timbre dans un espace de tierce mineure qui évolue progressivement, passages virtuoses d’ensemble, événements séquentiels hachés, notes répétées et travail de la densité sonore et des paramètres de variabilité et de stabilité. Le compositeur parle d’une “mélodie”, d’une ligne qui se détruit et réapparaîtra transformée.


Nicolas Bolens

Il restera la mer (2020), commande de l’Ensemble Polhymnia
pour ensemble féminin, 3 percussionnistes, 2 claviéristes et électronique

Commanditaire : Ensemble Polhymnia
Création : Ensemble Polhymnia et Ensemble Batida

« Il restera la mer » s’intègre dans un projet réunissant l’ensemble Batida et l’ensemble vocal féminin Polhymnia. Ce projet est centré autour d’un espace, celui de la Méditerranée, espace lié à un grand nombre de voyages, de migrations, de drames, et parfois aussi de rencontres improbables. Dans cette pièce j’ai voulu amener la rencontre d’un monde vocal narratif amené par l’ensemble Polhymnia avec un univers sonore descriptif et très ouvert que l’ensemble Batida pourra interpréter et enrichir largement.

Les textes sont d’une part la diffusion de furtifs extraits de journaux télévisés, d’autre part un poème de Paul Celan tiré de « Sprachgitter » (« Grille de Parole »). Il y a donc rencontre d’une expression directe, informative et basée sur l’illusoire objectivité des chiffres, avec l’univers poétique de Paul Celan, mystérieux et parfois hermétique.

L’ensemble Batida offre la perspective d’un monde sonore original, imaginatif, celle d’un travail de création qui va bien au-delà de la partition. Les qualités et le professionnalisme de l’ensemble vocal Polhymnia m’ont permis d’envisager de nombreux croisements entre ces recherches acoustiques et le monde vocal.

Des mots, des souffles, des lignes mélodiques trouvent ici leurs sens en tant que sources sonores aussi bien que par leur sémantique.

http:/www.nicolasbolens.com/


Nicolas Bolens

Welcome to the castle (2017), 60 minutes
Pièce pour Fender rhodes, synthétiseurs, batterie, nombreuses percussions et électronique.

Commanditaire et création : Ensemble Batida

A la manière des opéra-rock, « WELCOME TO THE CASTLE » est une histoire où l’on peut transformer trente secondes en une heure. L’Ensemble Batida s’est pris au jeu de rêver d’un château mis en sons comme source d’inspiration d’une épopée musicale à mi- chemin entre le rock psychédélique et la musique contemporaine.
Happé par cette bande son onirique et intrigante, parfois cauchemardesque, le public est comme debout dans son rêve. Cependant, il peut quitter l’histoire d’un battement de paupière…


John Cage

Branches (1975), 8 minutes
Pièce pour ensemble libre de percussions naturelles

Comme son nom le laisse présager, Branches est une pièce atypique dont la réalisation musicale est interprétée sur différentes matières naturelles (pierre, branche, feuille, sable, cactus, haricot sonore…) laissées aux choix des interprètes. Chacun des musiciens compose et sélectionne son propre panel de dix « instruments » avec une règle commune : exclure les matières métalliques et animales ! Branches , tout comme “Child of Tree” (pièce solo dont elle est la version amplifiée), est un mystérieux « codex » à déchiffrer. John Cage s’amuse à livrer aux “performeurs” une sorte de brouillon de partition dactylographiée, raturée, établissant par écrit les règles d’un jeu de pistes qui plonge les musiciens au cœur d’un labyrinthe de consignes parfois ambiguës. Seconde spécificité de Branches, son caractère évolutif ! John Cage compose en utilisant la précieuse détermination du Hasard grâce à un concept de tirage au sort. Ainsi, le sort agit sur différents paramètres :* le découpage des différentes parties * le nombre d’instruments joués lors de chaque parties * la proportion de silence dans la pièce.
Si certains des éléments sont livrés au hasard, ceux des motifs rythmiques et des dynamiques sont improvisés par les musiciens lors des huit minutes de musique. Chaque interprétation de Branches est une découverte. Plus qu’une musique mystérieuse et méditative, c’est une sorte de poésie sonore.


Brice Catherin

Galina Ivanovna Ustvolskaya (2014), 20 minutes
Pièce pour cinq musiciens dans un piano

Commanditaire et création : Ensemble Batida

“Comme pour plusieurs de mes pièces, c’est une remarque anecdotique, et même drôle, qui m’a amené à une démarche tout à fait sérieuse et strictement musicale. Cette remarque est la suivante : la plupart des pièces pour percussions nécessitent littéralement un camion de déménagement. Les pianistes, au contraire, ont un instrument qui les attend dans plus ou moins toutes les villes du monde. Considérant ces deux faits, j’ai trouvé logique d’écrire une pièce pour cinq musiciens (deux pianistes et trois percussionnistes) jouant sur un seul piano.Cette pièce ne doit surtout pas être conçue comme la réduction à un seul instrument d’un quintette d’interprètes, mais bien au contraire comme l’opportunité de créer une nouvelle forme, un nouveau son, de nouvelles interactions…Simplement dit, le quintette sur un piano ne doit pas être une contrainte mais un tout nouveau champ musical à défricher, offrant des possibilités innombrables et inouïes.” Brice Catherin
http://www.bricecatherin.org/


Léo Collin

Par la Nuit (2014), 40 minutes
Monodrame pour trois percussions, piano à quatre mains, récitante et vidéo

Création :  Ensemble Batida et kayije kagame

Comment parler de la souffrance quand tous les mots sont vains ? A-t-elle un sens, une direction? Elle apparaît comme celle qui éteint toutes nos lumières, vide notre foyer, verrouille les portes et jette les clefs. Elle nous dépouille de tout, de tous. Ne restent que notre peau, notre souffle. Et une porte inconnue, seule issue possible.
Avec l’adaptation du Livre de Job par Catherine Fuchs, la musique de Léo Collin nous emmène alors à la lisière d’une forêt, où bruissent des chuchotements inquiétants. Le goudron et les lampadaires ont disparu. Il fait nuit. La forêt est devant nous, le demi-tour, impossible.
Par la nuit nous guide sur ce chemin rocailleux, dédale où se perdent ceux qui ont perdu le fil de lumière, relié à cet infime point de mire d’où jailli l’aube.
https://soundcloud.com/leo-collin/


Arturo Corrales

The Cold (2020)
pour choeur féminin, 2 synthétiseurs et 3 percussionnistes

Commanditaire : Ensemble Polhymnia
Création :  Ensemble Polhymnia et Ensemble Batida

Le Nord, destination utopique de multiples migrations provenant d’Amérique latine, d’Afrique, du Moyen Orient… Nord froid, non seulement en température et cieux gris, mais souvent aussi dans les relations humaines et dans l’absence de fraternité. Beaucoup de migrants, des millions sont tués, blessés dans leur corps et leur âme par le Froid. Je suis moi même un migrant, cette situation personnelle a rendu le choix d’un texte particulièrement difficile, et surtout, le ton de voix à adopter pour traiter ce sujet : Doit-on se lamenter et pleurer ? Dénoncer ou signaler ? Rire et danser sur nos peines comme cela se fait dans le Sud ? Le ton de voix finalement adopté pour cette création musicale renvoie aux sonorités de la pop-music des années 80 et du répertoire baroque, avec une simplicité et une clarté un brin ironiques mais sincères. Le “son” est calqué sur la musique de Laurie Anderson autant que de Purcell, et les paroles choisies résonnent dans ce contexte de manière particulièrement âpre et décalée. Cette sensation est amplifiée par le fait que ce sont les instruments qui parlent (vocoder, talk box, guimbardes) et le choeur qui sonne comme un synthétiseur humain. La musique réalise en permanence un mouvement ascensionnel, comme dans l’illusion auditive de la gamme de Shepard : image sonore de cet éternel flux migratoire qui amène finalement un peu de chaleur humaine dans ce Nord qui en a tellement besoin…
Cette musique est dédiée à Joseph Karl Doetsch, mon très cher ami et maître, grand défenseur de la musique vocale à El Salvador ; et qui pendant l’écriture de cette pièce a aussi réalisé également un dernier voyage vers le Haut.


Arturo CORRALES

Muñeca rusa (2008), 10 minutes
Pièce pour deux percussions et deux pianos

Il entend inlassablement cette même musique. Toujours sur ce vieux disque vinyle, toujours sur cette vieille platine qui ne marche pas bien, qui ralentit ou s’accélère, et qui oblige les oreilles, le cœur et le temps lui-même à adapter sa marche aux caprices de la machine. La fenêtre continue à s’ouvrir et se fermer avec le vent, colorant de temps en temps la symphonie avec le murmure des vagues. Il observe la marche lente et ininterrompue des lézards sur le plafond : ils font deux pas, puis s’arrêtent, immobiles.
Impuissants face aux forces énormes et géantes, mais avançant toujours avec obstination, ils s’accrochent au plafond, au mur, aux pierres où s’écrasent les vagues. Mystère de l’échelle humaine…« S’il-te-plaît, mon Dieu, aide-moi. S’il-te-plaît. Aide-moi»
http://www.arturocorrales.com


Arturo CORRALES

Acida Lourde (2015), 20 minutes
Pièce pour trois percussions, deux pianos, accordéon et électronique

Commanditaire : Ensemble Batida
Création :  Ensemble Batida et Sergej tchirkov

Nous sommes tous cinglés ! Dans tous les cas, il y aura toujours quelqu’un, un « normal », pour l’affirmer…mais parfois cette folie cache une beauté, une quête de vérité. La pièce est tissée autour du film « 12 Monkeys » de Terry Gilliam, où le fou se confonde avec le prophète et le sage ; et où celui-ci finit par devenir fou au contact avec un monde qui le signale du doigt comme un lunatique.

La pièce est basée sur une mélodie très simple, qui s’enroule sur elle-même, mais qui peine à passer au milieu de sons saturés, textures denses, tourbillons complexes et déflagrations de l’électronique. Cette lutte entre douceur et violence, entre transparence et chaos fait naître une poésie où l’absurde a lieu d’être, et où des phrases et cris de Bruce Willis ou Brad Pitt trouvent leur place de manière naturelle.

Dans cette pièce, L’énergie scénique des musiciens générera une musique de transe. Enchaînés à leurs instruments massifs, ils tenteront une libération improbable, sorte de danse captive. Pendant environ 20 minutes, l’opposition entre finesse et brutalité construira une tension toujours croissante.
Le dispositif des percussionnistes sera assez restreint, mais ils exploiteront le piano comme un instrument à percussion supplémentaire (intérieur, extérieur et cordes). L’électronique utilisera également les pianos comme sources de résonance, en faisant naître des sons par sympathie grâce à des haut-parleurs placés à proximité des cordes.
Dans Acida Lourde, les pianos seront soumis à une sorte d’acte de vandalisme, mais, à la fin “ils survivront quand même”.
http://www.arturocorrales.com


Xavier Dayer

Sous la terre des cris (2016)
pour voix féminines, piano et percussion
Commanditaire : Ensemble Polhymnia
Création : Ensemble Polhymnia et Ensemble Batida

La Méditerranée est aujourd’hui un lieu d’exil. Les souffrances ignorées se joignent à celles que nous découvrons jour après jour avec effroi. Cette pièce est une image des cris souvent assourdis d’êtres humains fuyant les guerres et la misère pour franchir la mer. L’œuvre est d’un seul tenant me faisant penser à un monolithe qui coule. Le texte chanté se compose de mots épars assemblés librement pour leurs sonorités et les images qu’ils m’évoquent. Les percussions et le piano apparaissent et disparaissent : le mouvement de l’eau qui recouvre.


Luigi Dallapiccola

Canti di Prigiona (1941), 25 minutes
Pièce pour deux pianos, deux harpes et 6 percussionnistes

Une pièce, lente, scandée, en forme de plainte-lamentation contre la tyrannie de la captivité, éthérée et insistante, philosophiquement et esthétiquement liée à l’autre pièce majeure du compositeur, l’opéra “Il Prigionerio” ; de façon innovante, elle utilise le plain chant pour le chœur, les instruments d’accompagnement sous forme de guirlande, et à plusieurs reprises la citation (réminiscence) d’un thème du chant Grégorien, le “Dies Irae” de la Messe des Morts, comme un symbole (déjà maintes fois repris en musique, par exemple dans la “Symphonie Fantastique” de Berlioz, la “Totentantz” de Liszt, la “Rhapsodie sur un Thème de Paganini” de Rachmaninoff) ; trois chants en 3 mouvements sur des textes anciens (Prière de Marie Stuart -durant les dernières années de son emprisonnement-, l’Invocation de Boèce -avec les seules voix de femmes-, l’Adieu de Savonarole, un psaume du moine idéaliste halluciné) qui ont pris naissance comme protestation aux manifestes anti-racial puis anti-sémite de Mussolini de Juillet et Septembre 1938 ; composée en même temps que “Vol de Nuit”, la pièce est emblématique du style de maturité du compositeur, alliant dodécaphonisme et diatonisme (une série de 12 sons tonale et atonale) [création complète : 11 Décembre 1941, à Rome (Italie), avec une création partielle -du premier chant- le 10 Avril 1940, à la radio Flamande de Bruxelles]… de la même veine, “Canti di Liberazione” (1951-1955), sur l’incarcération et la libération des Juifs dans les camps Nazis (pointilliste, davantage Webernien).
© Jean Henri Huber, Musique Contemporaine.Info


Xavier DAYER

Sous la terre, des cris (2016), 12 minutes
Pièce pour chœur de femmes, trois percussions et piano à quatre mains

Commanditaire : Ensemble Polhymnia
Création : Ensemble Polhymnia et Ensemble Batida

“La Méditerranée est aujourd’hui un lieu d’exil. Les souffrances ignorées se joignent à celles que nous découvrons jour après jour avec effroi. Cette pièce est une image des cris souvent assourdis d’êtres humains fuyant les guerres et la misère pour franchir la mer. L’œuvre est d’un seul tenant me faisant penser à un monolithe qui coule. Le texte chanté se compose de mots épars assemblés librement pour leurs sonorités et les images qu’ils m’évoquent. Les percussions et le piano apparaissent et disparaissent: le mouvement de l’eau qui recouvre. ” Xavier Dayer
http://www.xavierdayer.com


Jacques Demierre

Zéphyr (2022), 40 minutes
Pièce pour 9 voix, 3 percussions, piano et système de diffusion

Commanditaire : Ensemble Polhymnia
Création : Ensemble Polhymnia et Ensemble Batida

« Ici, les musiciennes de Batida et Polhymnia forment une harpe éolienne. Une harpe éolienne faite de cordes vocales tendues autour de matériaux percussifs résonant. Peu à peu, le vent s’introduit dans l’instrument, modulant les sons produits, selon les variations de sa propre vitesse. Témoignage du mouvement du vent, mais aussi, traces d’un passage qui raconte avant tout les sons que le vent active au contact des objets qu’il rencontre. Force élémentaire depuis toujours, nous ramenant sans cesse à l’origine du monde, c’est le vent lui-même qui joue de cette harpe, instrument que, par ailleurs, on disait placer sur le rebord d’une fenêtre entrouverte, espace ouvert aux interactions entre microcosme et macrocosme. [J.D.] »

 


Jean-Pierre Drouet

Essai-Regret Commande de l’Ensemble Batida (2018), 14 minutes
Pièce pour deux pianos et trois percussions

Par sa connaissance intime des instruments de l’ensemble, piano et percussions, Jean-Pierre Drouet conçoit dans Essai – Regret une mécanique de haute précision, dans une installation compacte (piano à quatre mains, marimba à quatre mains, petits objets et percussions dans le piano, etc). Pour maintenir cet enchevêtrement de lignes, tour à tour interrompu, submergé, suspendu, divisé, enfoui, et confronté à toute sorte d’événements sonores, les cinq musiciens tentent inlassablement de raviver leur élan commun, jusqu’à ses dernières résurgences.


Jean-Pierre Drouet

Ya Sin (création 1974 et adaptation 2019), 14 minutes
Pièce pour deux pianos et deux percussions

« Ya Sin » est la toute première pièce écrite par le compositeur pour le quatuor qu’il formait avec les pianistes Katia et Marielle Labèque et le percussionniste Sylvio Gualda. Initialement composée pour accompagner la chorégraphie de Felix Blaska au début des années 1970, l’œuvre n’a pas été jouée depuis des décennies, et n’a jamais été enregistrée ou éditée : Jean-Pierre Drouet fait l’honneur à l’Ensemble Batida de revisiter la partition et de confier au groupe ce trésor du passé, témoin d’une époque où la musique contemporaine d’aujourd’hui puise ses sources.


Michael JARRELL

Rhizomes/Assonance VIIb (1993), 15 minutes
Pièce pour deux percussions, deux pianos et dispositif électroacoustique

“Rhizomes est un terme de botanique. C’est l’appellation d’une tige souterraine qui s’allonge en poussant soit des rameaux, soit des feuilles à l’une de ses extrémités, tandis qu’elle se détruit par l’autre. Comme l’étymologie l’indique, il s’agit d’une racine”, écrit Jarrell dans sa notice de programme lors de la création. Mais rhizome est aussi un concept philosophique développé par Gilles Deleuze et Félix Guattari, notamment dans Mille Plateaux. Précédée d’une citation d’une œuvre pour piano de Busotti, ce qui laisse deviner d’éventuelles implications musicales, l’analyse du concept souligne les principes de connexion, d’hétérogénéité, de multiplicité, de rupture assignifiante… qui lui sont inhérents : “Un rhizome ne commence et n’aboutit pas, il est toujours au milieu, entre les choses, inter-être, intermezzo. L’arbre est filiation, mais le rhizome est alliance, uniquement d’alliance. L’arbre impose le verbe être, mais le rhizome a pour tissu la conjonction et… et… Il y a dans cette conjonction assez de force pour secouer et déraciner le verbe être”. Cherchant à s’extraire de la référence obligée à la pensée de Deleuze et à retourner à la réalité du texte philosophique et aux arborescences de la grammaire générative, Rhizomes réalise cette conjonction de l’organique et du biologique, cette simultanéité des périodes, temps et tempi différents en empruntant sa substance à Assonance VII (1992), pour percussionniste, en explorant la continuité formelle et timbrique, et en intégrant ou liant la mobilité de l’univers percussif des tam-tams, cymbales, gongs, maracas et autres bongos à la rigidité de l’univers tempéré.
Laurent Feneyrou, extrait du livret du CD Accord
http://www.michaeljarrell.com


Kevin JUILLERAT

Ginkgo (2011), 9 minutes
Pièce pour deux percussions et deux pianos

Création : Ensemble Batida

J’aime imaginer mes pièces comme des être vivants faits de sons, de formes et de couleurs ; organiques et en continuel développement. La nature, qu’elle soit animale, végétale ou minérale, la majesté et la fragilité de ses cycles et de son équilibre sont pour moi une inépuisable source d’inspiration.
L’image du serein ginkgo biloba – dernier représentant de la plus ancienne famille d’arbres connue – et de ses feuilles à deux lobes est présente dans toute la pièce, tant au niveau de sa forme que de son effectif, par exemple. Les deux pianos symbolisent ainsi à la fois la symétrie de la feuille de ginkgo et le tronc d’une entité sonore aux teintes changeantes, métalliques ou boisées, comme celles d’un feuillage au fil des heures et des saisons.
L’impressionnisme liquide et vibrant des Images et l’expression raffinée et parfois déchirante des dernières Sonates de Claude Debussy ne sont pas non plus étrangers à cet hommage à un grand alchimiste du son.
http://www.kevinjuillerat.ch


Kevin JUILLERAT

Gawa III (2015), 10 minutes
Pièce pour saxophone ténor, trois percussions, synthétiseur et lumières

Commanditaire : Ensemble Batida
Création : Ensemble Batida

Gawa signifie se déplacer en langue Igbo du Nigéria. Ce cycle, dont Gawa III sera le troisième volet, s’articule autour de deux concepts principaux : d’une part, la spatialisation comme paramètre musical et moyen expressif prépondérants, et d’autre part, le développement d’une sorte de musique mixte primitive, mêlant lumières, instruments acoustiques et électriques.
Se nourrissant des différents rapports pouvant exister entre ces différents éléments, chaque pièce est une sorte de rituel poétique et contemporain où humain, instrument de musique et électricité tentent de s’apprivoiser.
http://www.kevinjuillerat.ch


Mauricio KAGEL

Auftakte, sechshändig (1996), 10 minutes
Pièce pour deux percussions et piano

Dans l’ensemble de son oeuvre, Mauricio Kagel s’est particulièrement attaché à amplifier la théâtralité de la performance musicale, interrogeant avec humour et originalité les rapports entre musique, scène et mouvement. Dans Auftakte, sechshändig, l’événement scénique initial (un des deux percussionnistes recherche bruyamment une de ses baguettes) attire l’attention sur ce qui se passe avant même que ne commence le développement du matériau musical, l’impulsion préalable. L’anacrouse, ensemble de notes qui précèdent le temps fort, est ainsi développée à l’échelle de la phrase musicale, comme à celle de l’organisation formelle. EN résulte une vive succession d’épisodes musicaux caractéristiques, fruits de l’interaction des énergies contrastées des trois instrumentistes, et qui semble prendre constamment son élan vers le “vrai” début de la pièce.
Jeanne Larrouturou


Magnus LINDBERG

Related Rocks (1997), 17 minutes
Pièce pour deux percussions, deux pianos et électronique

Related Rocks exprime parfaitement la conception polystylistique de la pensée de Magnus Lindberg. Utilisant toutes les ressources de l’informatique musicale, Lindberg y cherche des concepts servant à la composition même de l’œuvre et à la réalisation d’objets sonores qui sont déclenchés par les pianistes à l’aide de claviers Midi pilotant l’ordinateur. Clairement, Lindberg développe des continuités entre des sonorités très diverses, des formations harmoniques et/ou rythmiques très différenciées, voire des allusions stylistiques éloignées, à tel point que certains critiques n’ont pas hésité à parler de patchwork musical. Mais cette diversité tient avant tout au matériel et aux instruments pour lesquels la pièce est écrite : les pianistes approchent toutes les formes d’écriture pour l’instrument développées depuis deux siècles, tandis que la percussion révèle ses relations étroites avec la musique minimaliste, le jazz ou les musiques non-occidentales. Chaque section musicale, chaque fragment stylistique est ainsi clairement démarqué et tout l’art de Lindberg est consiste à créer ces continuums.
Eric de Visscher.
http://www.magnuslindberg.com/


Martin MATALON

La Makina (2008), 23 minutes
Pièce pour deux percussions, deux pianos et électronique

La Makina est construite autour de 7 sections enchaînées de durées inégales. Certaines de ces sections sont parfois très brèves et d’autres relativement longues. Cette articulation formelle est à l’image des formules rythmiques du dernier mouvement, qui donne le titre à l’œuvre. Trois problématiques compositionnelles ont été au cœur de mes préoccupations en ce qui a trait au déroulement formel de cette pièce:
1. l’opposition créée par l’usage du temps lisse et du temps strié (ou temps suspendu – temps pulsé)
2. les contrastes entre les textures de densité très diverses
3. la complémentarité harmonique créée par le rapport de registres souvent aux antipodes.
C’est dans la dialectique et l’interaction de ces problématiques que la forme de la Makina s’est échafaudée.
http://martinmatalon.com


Martin MATALON

…Del color a la materia… (2011), 42 minutes
Pièce pour six percussions, deux pianos et électronique

Propice au travail sur la matière sonore, la palette instrumentale très particulière de Del Color mêle, outre six percussions d’une grande diversité (instruments en bois, métaux, peaux, terre, sable et instruments traditionnels digitaux comme les tablas, le zarbe ou l’udu), deux pianos et un dispositif électronique. Toute l‘activité de ce dernier, que se soit la spatialisation, la transformation de timbres, la fabrication de résonances et les effets en général, est reproduite en temps réel.
http://martinmatalon.com


Martin MATALON

Le Scorpion (2008), 65 minutes
Pièce pour deux pianos, 6 percussions et électronique. Bande-son du film de Luis Buñuel “L’Age d’Or” (1930)

Le temps d’une heure, six percussionnistes et deux pianistes se jouent des couleurs et des matières du Scorpion, œuvre-phare du répertoire contemporain oscillant entre l’univers coloré et contemplatif de Martin Matalon et celui plus menaçant et subversif du film de Luis Buñuel L’Âge d’Or. Les musiciens, soutenus par le dispositif électronique, font crépiter les sons d’insectes, vivent le vertige de celui qui se penche un peu trop près du précipice, recréent l’éclat d’une pupille. Ils entraînent le public dans une marche fataliste, irréelle et acide, vers des paysages de lumières, théâtre d’un rêve sans fin où le temps n’a aucune prise, où le vent souffle blanc…

La pièce de Martin Matalon offre une lecture musicalement colorisée du chefd’œuvre. Sa partition suit pas à pas la dramaturgie du film, et s’articule en quatorze intermèdes évocateurs : Les scorpions / La descente / La choza / Les bandits / Les majorquins / Rome / La ciudad/ La vache sur le lit/ Les marquis de X / La claque / The love scene / La girafe, le coussin et le prêtre / Le duc de blangis

http://martinmatalon.com


Martin MATALON

KDM (2008), 15 minutes
Pièce pour deux percussions, accordéon et électronique

“L’œuvre est construite par 5 mouvements continus. Chaque point d’arrivé d’une section, constitue le point de départ de la nouvelle.
Le troisième mvt, est le centre, le noyau dur de l’œuvre. Le moment où la totalité de la pièce converge et diverge… Cet “état”, construit d’une juxtaposition de courtes séquences poly-rythmiques qui se télescopent en augmentent d’intensité au fur et à mesure de son déroulement. Paradoxalement, c’est la seule section de l’œuvre où l’électronique et le traitement du timbre comme paramètre structurant de l’œuvre, sont quasiment absents du contenu. Ils sont remplacés par un déploiement virtuose et vigoureux du jeu instrumental mis a nu.
Ce noyau central est encadré par deux courtes sections annexes qui mettent en valeur l’accordéon avec ses extensions spatiales et timbrales réalisés par le biais de l’électronique et par un jeu de masquage des deux autres partenaires. Le prologue et l’épilogue, exploitent par des différents biais l’alchimie timbrale et spatiale de ses trois instruments augmentés et corroborés par les possibilités multiples de l’électronique. Chaque état met en évidence un traitement temporel particulier : du temps suspendu au temps pulsé en passant par le temps striée apériodique et la pulsation fantôme”.
http://martinmatalon.com


Sergio MENOZZI

Lieux Inexprimables (2016), 22 minutes
Pièce pour trois percussions, deux pianos et clarinette basse/saxophone soprano

Commanditaire : Ensemble Batida
Création : Ensemble Batida

Quelque part sur les terres des poèmes d’Henri Michaux, « Lieux inexprimables » développe un univers évoquant les grandes pages du répertoire pour la formation pianos & percussions: lignes mélodiques indélébiles, atmosphères éthérées, science de la distorsion métrique, manipulation virtuose de textures fragiles, affirmation de contrastes puissants…
Grâce à une écriture sensible, Sergio Menozzi place devant nous un « miroir déformant » et détrône par le prisme de sa musique la réalité familière, au profit d’une poésie de l’indicible. De ces instants qui dépassent les mots, on retient un duo de feuilles qui se déchirent (Vème mouvement), des éclats de cymbales et triangles aux prises avec le lugubre (II ème et III ème mouvement), les harmonies extatiques des pianos contre le métal acerbe des mouvement obstinés de vibraphone (V ème mouvement), ou encore le temps en apesanteur (Ier mouvement) pendant lequel des feuilles de peupliers montent, allez savoir où… Très influencée dans l’écriture par les effets de substances hallucinogènes, la langue si atypique de Michaux imprègne chaque seconde de la pièce, et la place dans une sorte d’apesanteur lunaire délicieuse.
Alexandra Bellon


Maurice OHANA

Lys de Madrigaux (1976), 22 minutes
Pièce pour chœur de femmes, cithare, piano, orgue et percussion

Les Lys de Madrigaux puisent à la source mythologique méditerranéenne, et essentiellement dans le chef-d’œuvre que représente l’Odyssée d’Homère. Les figures féminines qui ont prêté leur nom aux différentes parties de cette magnifique œuvre appartiennent toutes à ce monde. Calypso, la nymphe qui sauva Ulysse de son naufrage et le retint plusieurs années auprès d’Éole, Circé, fille d’Hélios et de Persée, grande magicienne qui avait le don de transformer ses convives en animaux ou en monstres, Sappho, qui se jeta à la mer par dépit amoureux. Enfin les Parques, fileuses, qui présentées comme des sorcières ou des jeteuses de sorts, mesuraient la vie des mortels et tranchaient ainsi leur destin. Des madrigaux de ses lointains prédécesseurs, Ohana en a puisé l’esprit.
D’après Christine Prost


Maurice OHANA

Études d’interprétation (1982-85), 21 minutes
Duos pour piano et percussion

Étude N°11 “Sons confondus” (métaux) et N°12 “Imitations” (peaux)


Steve REICH

Sextet (1985), 26 minutes
Pièce pour quatre percussions et deux pianos

Sextet est composé en cinq mouvements joués sans interruption et formant une structure en arche A-B-C-B-A. Les premiers et denier mouvements sont rapides, les deuxième et quatrième modérés et le troisième lent.Ils s’organisent harmoniquement autour de cycles d’accords communs (essentiellement des accords de dominante) auxquels dont ajoutées des notes qui créent un langage harmonique chromatique plus sombre et plus diversifié.
Parmi les techniques de compositions adoptées ici, on trouve la substitution de pulsations frappées au silences de manière à construire un canon entre des voix jouant jouant le même motif répété. On trouve également des techniques influencées par la musique africaine, fondées sur l’ambiguïté métrique d’un ensemble de douze temps (3×4 ou 4×3). Ce sont les ambiguïtés de cette sorte qui insufflent vigueur et vie à une musique largement établie sur la répétition.


Steve REICH

Four Organs (1970), 15 minutes
Pièce pour quatre synthétiseurs et maracas


Terry Riley

In C Musique minimaliste répétitive de 1964, env 55 minutes

IN C compte 53 patterns, pour une durée variable entre 45 minutes et une heure trente. L’Ensemble Batida propose une version pour 5 musiciens de cette pièce fondatrice du minimalisme.
Pas de jaloux, tous les instruments peuvent jouer IN C, balles de ping-pong et brosses à chaussures aussi, même si les stars de cette orchestration seront certainement le vibraphone, le piano, le Fender Rhodes, le synthétiseur Roland XP-30, les mélodicas, le glockenspiel, la batterie, le tam-tam, ou le toy piano!


Aziza SADIKOVA

Kharms’ Diary Note, Jan.1925 (2014), 10 minutes
Pièce pour piano, accordéon et percussionsCréation : Ensemble Batida

“La pièce sera composée pour piano, accordéon et percussion (objets, papier journal, «toy piano»,glockenspiel, petites percussions et cithare). Elle prendra appuis sur un texte de l’auteur avant-gardiste russe Daniil Kharms et portera sur le théâtre musical, impliquant le jeu d’acteur par le
dialogue, le chuchotement, le déchirement de papier… La pièce parcourra différents styles musicaux, dont le tango.”Aziza Sadikova


Erik Satie

Vexations Performance de 24 heures (1893)
Pièce pour piano solitaire
« Pour se jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses »


Kim SEHYUNG

Sac à dos pour trois (2015), 10 minutes
Pièce pour deux percussions et accordéon

Création : Ensemble Batida

“Sac à dos pour trois est un jeu dans lequel le propriétaire du sac à dos (l’accordéoniste) doit deviner les objets cachés dans son sac. Deux autres musiciens, qui n’en connaissent pas le contenu, sortent un à un ces objets du sac à dos et tentent de produire des sons de différente manière avec l’objet. L’accordéoniste doit lors tenter de deviner avec quel objet le musicien est en train de jouer…” Kim Sehyung


Igor STRAVINSKY

Le Sacre du printemps (1913), 35 minutes
Pièce pour trois percussions et deux pianos

“La musique de M. Igor Strawinsky, par son agitation frénétique, le tourbillon insensé de ses rythmes hallucinants; par se agrégations d’harmonies en dehors de toute convention et de toute analyse, d’une hardiesse agressive que nul n’avait jamais osé jusqu’à ce jour; par l’insistance obsédante de ses thèmes, leur saveur et leur étrangeté; par la recherche de la sonorité dans ce qu’elle a de plus paradoxal: combinaisons audacieuses des timbres, emploi systématique du registre exceptionnel de l’instrument; par son orchestration tropicale, iridescente, d’une somptuosité invraisemblable; par un excès, pour tout dire, une luxuriance inouïe de raffinement et de préciosité, la musique de M. Igor Stravinsky arrive à ce résultat inattendu – et voulu – de nous donner l’impression de la plus ténébreuse barbarie.”
La France, 4 juin 1913, F. Schmitt (critique)